Véritable découverte d’un trésor patrimonial situé sur la commune de Gros Morne en Martinique.
Par le biais de promoteurs privés, dès 1897, l’électricité est présente dans l’île. Elle participe principalement à l’amélioration “du cadre urbain” des villes de Saint Pierre et de Fort de France qui se transforment du coup, en de petites unités de production hydraulique, alimentées par les humbles chutes d’eau présentes dans les hauteurs de leur territoire. Dans les campagnes, par contre, les usines, premières consommatrices d’énergie utilisent un procédé différent. Elles brûlent sur place des résidus végétaux pour répondre à leur besoin. La production d’énergie, dès lors, repose sur deux méthodes distinctes.
C’est dans ce contexte historique que naît Henri Marie-Calixte en 1902 dans la campagne du Gros Morne. Il grandit donc dans ce grand balbutiement chaotique de production et de distribution d’électricité. Après plusieurs métiers, il décide de se lancer en 1933 dans un projet personnel lui tenant à coeur en réutilisant, pour son propre compte, un système existant ayant fait ses preuves. L’installation se fait dans un lieu réunissant toutes les conditions pour le mener à bien. De plus, le détournement astucieux d’une partie de l’eau de la rivière Petite Lézarde sera la clé de voûte de la structure. Car de l’eau, il en faudra pour faire tourner l’énorme roue hydraulique. Par ce procédé, il crée un moulin hydro-électrique, lui permettant une transformation plus aisée du manioc, du toloman, de la noix de coco, etc. L’eau est dirigée dans un canal débouche sur un système de trappe qui actionné, fait tourner l’énorme roue verticale. Ce mode de production offre deux avantages: propreté et efficacité. La pollution est nulle par rapport à ce qui existe déjà. De plus, il s’appuie sur une ressource puissante et gratuite, à l’époque illimitée, sans avoir besoin de la transformer ou transporter juste la canaliser. Les travaux s’achèveront en 1935.
Il aura très certainement participé, à son niveau, à une amélioration des conditions de vie de quelques personnes dans cette campagne. En effet, sa petite entreprise aura tout de même permis la création de plusieurs emplois.
Mais après moult déconvenues, l’année 2004 sonnera le glas du merveilleux moulin. La roue, l’une des pièces maîtresses de la structure, ne survivra pas à l’assaut que lui portera la crue cette année là.
Toutefois, il sort de son anonymat grâce à ses nouveaux propriétaires. Leur volonté de faire revivre cet héritage historique, tombé aux oubliettes, les pousse à reprendre le flambeau laissé par monsieur Marie-Calixte. Le moulin recommence à moudre mais accueille aussi du public. Vous seriez surpris de savoir tout ce qu’il est possible d’y faire aujourd’hui.

Monsieur Marie-Calixte