Les Yoles Rondes : regard intérieur

La course des Yoles Rondes pendant les grandes vacances n’est pas l’unique rencontre de l’année. Son engouement peut-être réside-t-il dans la durée de l’épreuve? En effet, les yoles en une semaine réalisent le tour de la Martinique, mettant ainsi les corps à rude épreuve.

La yole par principe est une embarcation légère à voile soumise au bon gré de mère nature, manœuvrée à la pagaie. L’équipage se voit donc contraint de composer avec des mers et des vents, soit complices soit traîtres. Toutefois, dans ces deux cas, la lutte s’avère toujours acharnée. Un travail d’équipe devient, dans cette situation, nécessaire.

L’équipage se compose de onze individus (hommes et femmes confondus), occupant chacun des postes bien définis. On retrouve “les cordes” responsables des écoutes des voiles, au milieu les “écopeurs” et les “bois dressés” qui font contrepoids et enfin à l’arrière près de la pagaie les “aides-patron”. Tout ce petit monde se faisant diriger par le “patron”. Sur les épaules de ce dernier reposent, la gestion de l’équipage, le choix des voiles, des trajectoires à effectuer afin d’assurer le bon déroulement des opérations sur les plans d’eau et les stratégies pour gagner. Son expérience dans la navigation lui permet de mener la yole ainsi que ses équipiers à bon port.

Pour y parvenir, il faut tout de même développer une bonne écoute et la concentration chez tout un chacun. On se plie aux directives car celui qui ne fait pas le travail auquel il est affecté peut nuire au groupe.

Ce sport, bien qu’amateur ne demande pas moins des qualités athlétiques et une bonne condition physique. Afin de maîtriser cette pratique sportive, l’unique solution demeure la répétition par l’entraînement. Nous citerons comme exemples: la connaissance des gestes à accomplir en cas de dessalage, le contrôle des émotions et de l’effort, le travail avec les coéquipiers, etc. La polyvalence est un atout non négligeable pouvant se révéler utile pour une victoire ou tout simplement pour éviter le pire. En somme on devient yoleur en ayant le goût de l’effort, du travail en équipe et du sport de haut niveau.

En conclusion, les anciens nous ont laissé encore une fois un cadeau inestimable dont nous ne prenons pas la pleine mesure. Il est vrai que la yole a beaucoup évolué depuis. Il n’est plus question des yoles de pêcheurs. Un réel investissement a été fait pour que la technologie les rendent plus performantes. Mais, qu’en est-il de l’humain? Ce sport développe des capacités humaines, physiques et mentales. Il devrait donc ouvrir l’esprit à plus de persévérance dans l’adversité, de collaboration les uns avec les autres et de respect envers cette nature sans qui nous ne serions qu’un petit caillou desséché. Ces valeurs devrait être partagées sur et en dehors des plans d’eau, afin de faire évoluer les mentalités. Heureusement, elles sont transmissibles aux plus jeunes, d’où la nécessité de faire perdurer cette activité. Nous avons une jeunesse aux racines fragiles et aux les tuteurs branlants qui pourrait retrouver un ancrage solide grâce à la yole. Pour cette raison, nous tenons à féliciter le travail réalisé par l’équipe encadrante d’une yole : Las Palmas. Son but n’est pas de faire des jeunes dont elle à la charge des yoleurs en puissance mais de futurs hommes et femmes, respectueux, responsables, actifs voir réactifs face aux événements de la vie au quotidien.

Source : https://www.tresor-martinique.com/photos/francois-3.htm

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